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Ce jour là, j'arrivais en courant sur le quai. Trop tard, j'arrive devant les portes qui se ferment. Prochain train dans...25minutes. Du coup, j'ai le choix : soit je parcours tout le quai pour me retrouver devant la sortie la plus proche de la fac, soit je reste là et descends un arrêt plus tôt, au prix d'une petite côte supplémentaire. Un instant après, un siège se libère ; mon choix est fait, je m'assois sur le siège qui vient de se libérer. Je commence à lire. Quelques minutes plus tard, le quai commence à se remplir. Je me lève pour céder la place à des personnes plus agées. Une jeune fille arrive alors sur le quai. Nos regards se croisent rapidement alors que je regarde la foule qui passe les tourniquets pour rejoindre le quai. Une rame arrive, déversant un tas de gens et se remplissant à nouveau. Celui là ne va pas où je veux aller. Le train repart et le quai se vide. Je regarde autour de moi et recroise à nouveau le regard de la jeune fille, qui détourne immédiatement le regard vers le panneau d'affichage. Si elle ne prends pas le prochain, c'est qu'elle va au même endroit que moi. Elle s'assois sur une place libre. En attendant, je fais les cent pas sur le quai, regardant les personnes sur le quai dans mon champ de vision. Enfin "voir", c'est vite dit : j'ai beau ne pas être myope, je ne reconnaîtrait pas ma sœur à cinq mètres. Cela ne m'empêche pas de sentir qu'un regard pèse sur moi ; quand je regarde vers elle, nos regards se croisent, de plus en plus insistants. On se connaît ? J'ai beau fouiller dans sa tête, je ne me souviens pas. La rame suivante arrive. Elle reste assise. Elle va donc à la même fac que moi. Un quart d'heure à attendre, encore. Un siège se libère juste à côté d'elle, et je m'y assieds. Elle sort un livre de son sac et l'ouvre. Je me sens mal à l'aise et ferme un peu les yeux.