Journée d’un ange

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- Maître, vos hommes sont revenus, ils ont l'air las. On dirait qu'ils
  n'ont pas été trop gravement blessés lors de leur expédition, sauf l'un
  d'eux peut-être.
- Très bien, apporte-leur à manger et fais-les se reposer
- C'est déjà fait, maître.
- Bien, alors je n'ai plus besoin de toi. Va !

À ces mots, le serviteur, bossu, s'incline devant son maître et sort en
clopinant. À peine la porte franchie et hors de vue de quiconque, sa bosse
commence à bouger, et ce sont deux grandes ailes blanches qui traversent
les habits là où juste avant se trouvait la bosse.
Le jeune homme prend alors son envol, filant vers l'ouverture au dessus de
lui. De l'extérieur, quiconque l'aurait vu aurait pensé voir une légère
trainée blanche sortant de l'ouverture.
Arrivé à hauteur des nuages, il prend la direction plein sud, et arrive
quelques secondes plus tard à l'aplomb d'une île glacée qui semble
déserte. Là, il vole droit vers le sol et le traverse comme s'il était
immatériel.
Il se retrouve alors dans une espèce de jardin avec pas mal d'arbres,
ensoleillé, et on voit un peu partout d'autres anges en train de discuter.

À peine atterri, il se dirige vers l'un d'eux :
- Élone, ton protégé d'Écosse est gravement blessé, je pense qu'il ne
  passera pas la nuit.
- Zut. Qu'as-tu encore fait, Nolè ?
- J'ai fait ce que j'ai pu pour l'en dissuader, mais il tenait à cette
  terre, et il a envoyé ton gamin avec les autres. Pour tout te dire, je ne
  crois pas que ce soit en se battant contre les ennemis qu'il s'est
  blessé...
- Tu veux dire que...?
Hochement de tête.
- Rhaa je vais les t...
- Ne fais pas ça ! Tu sais par qui ils sont protégés hein...
Élone se calme sur-le-champ.
- Ah oui pardon. Mais je ne vois pas pourquoi sous prétexte de maintenir la
  paix ce serait toujours à nous de faire des efforts.
Élone fouille ses poches et en sort un petit flacon.
- Tiens, fais-lui boire ça.
- J'essayerai. Je file.

À ces mots, l'ange tape un pied sur le sol et s'élève, traversant le
plafond et arrivant quelques secondes plus tard au dessus de l'île
glacée. Il fila vers l'Écosse et atterit au même endroit que là d'où il
était parti, reprenant une forme de bossu. À peine avait-il atterri qu'il
entendit une voix venant de derrière lui :
- Ah au fait, Guelon !
La porte s'ouvre.
- Oui, maître ?
- Tu...mais d'où sors-tu ce flacon que tu tiens dans la main.
- Oh, ça ? c'est pour apaiser ton soldat qui s'est gravement
  blessé. J'allais le lui apporter.
- Tu peux le guérir ?
- Je l'espère.
- Très bien ! clin d'œil. Fais attention à toi !

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